Le 22 octobre 2020


Les placements préférés des Français, les Livrets réglementés (tel que le livret A), et son rival, l’Assurance Vie avec le fonds en euros, connaissent des heures sombres… Décryptage de la fin de deux produits incontournables dans la collecte de l’épargne française.

8 ans déjà que ça dure !

2012, crise de la dette et le « whatever it takes » de Mario Draghi. Celui-ci aura eu un impact sans précédent sur la finance européenne. Certes, cela aura permis de garder la monnaie Euro à flot, et avec elle, un semblant de croissance, mais à quel prix ?

Des états surendettés, qui s’endettent tous les jours plus encore.
Une bulle du marché immobilier dopé par des taux d’emprunt historiquement au plus bas, et qui nous rappelle dangereusement les prémices de la crise des subprimes.
Une baisse marquée et durable des rendements obligataires, et par effet ricochet, des rendements de l’épargne, et par effet de bord, une diminution des marges sur les activités de la banque/assurance.

Et maintenant ?

En France et dans certains pays européens, On a pu constater que banquiers comme assureurs rusaient et usaient de tout stratagème pour retrouver leur profitabilité.

Mis en place de frais sur les dépôts à vue, quotas sur les ouvertures de contrats d’Assurance Vie exclusivement en fonds euros, « recommandation » d’allocation de portefeuille pour les nouveaux assurés, commercialisation de nouveaux contrats avec fonds euros dopés à l’immobilier ou obligations « High Yield » ….

Toutes ces manœuvres sont pour la plupart du bricolage dirons-nous en attendant de nous préparer à l’inévitable : L’arrêt de la commercialisation du fond euros tel que nous le connaissons et la fin du compte de dépôt gratuit.

Et pourtant, votre fonds euros et votre livret A rapportent toujours plus que l’inflation…

Ces deux produits ont beaucoup de chose en commun. Ce sont tous deux des exceptions Françaises que nos voisins épargnants nous ont souvent enviés, ils sont dits, à capital garanti, avec un système d’intérêts capitalisés (appelé également l’effet cliquet), liquide, mais surtout, leurs rendements est actuellement définis sur la base d’indices avec un taux d’intérêt négatif !

En effet, le livret A se base sur la moyenne arithmétique entre, d’une part, la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l’Euribor 3 mois et de la moyenne mensuelle de l’Eonia (exprimées avec deux décimales) et, d’autre part, l’inflation en France. 

A l’heure où j’écris cet article, l’euribor côte à -0,507%. Et l’eonia à -0,468%. L’inflation stagne entre 0,1 et 0,2 %.

De son côté, le fond euros classique se base sur l’OAT ou bons du trésor puisque investi majoritairement là-dedans (minimum 90%). Il côte aujourd’hui à -0,34…

Mais dans ce cas, comment se fait-il que nos fonds euros fabriquent encore du 1,50% ? (Moyenne constatée sur France transactions en 2019) et notre bon vieux livret A son 0,50% durement gagné ? Car si on s’en tient à la règle de calcul, nos taux de rendement sur l’épargne devrait négatifs sinon tout au plus ramenés à zéro !

Des pressions politiques, et réglementaires.

Historiquement et depuis sa création, le livret A a toujours servi à financer les collectivités, notamment pour des projets sociaux (création de HLM, centres sociaux, etc.).

En imaginant un désintérêt massif de la population pour continuer à approvisionner ce placement du fait d’un rendement nul, Il y aurait alors un déficit budgétaire en croissance… Et quand on connait l’état des comptes de l’Etat, on peut facilement comprendre pourquoi il maintient le taux de rendement en positif.

On pourrait faire le même constat concernant l’Assurance Vie et le fond euros, lui-même massivement investi dans la dette publique, mais cela reste tout de même plus complexe.

En premier lieu, il y a le cas des contrats qui datent de plus de 20 ans. Ces derniers prévoyaient un taux d’intérêt technique et plus précisément un taux minimum garanti, ce qui oblige les compagnies d’assurance à verser un certain pourcentage quel que soit la conjoncture.

Parlons aussi des réserves constituées au fil du temps par les assureurs, ces dernières leur permettaient, à juste titre, d’utiliser les fonds captés afin de lisser ou améliorer la prise de participation aux bénéfices qui est l’autre volet de rémunération des contrats en fond euros.

Seulement voilà, aujourd’hui les réserves s’amenuisent et les rendements avec. Les assureurs ont joué la montre en espérant une remontée des taux mais à présent ils répondent par la voie judiciaire et règlementaire. Le 22 septembre, une nouvelle loi a été votée pour permettre aux compagnies de provisionner les réserves engagées dans la prise de participation aux bénéfices pour les assurés.

Ce qui n’est pas sans présager à nouveau, une baisse des rendements des contrats en fonds euros… pour viser une disparition d’ici quelques années.

Christophe Viala - Fondateur d'Azurea Patrimoine

L’avis de l’expert

Force est de constater que ces dernières années ont amenées une baisse sensible de la rentabilité des livrets A et fond euros en Assurance-Vie. A ce jour, ce n’est plus suffisamment rentable pour ne pas se pencher sur d’autres solutions. Et cela existe : Fonds Euro Croissance, Fonds Immobilier en Assurance-Vie, Fonds à capital protégé, Obligations datées, entre autres…

Ma recommandation est de faire le point avec votre conseiller, intermédiaire en assurances, ou Conseiller en Gestion de Patrimoine, sur les solutions plus rémunératrices, quel que soit la durée d’investissement, sans risques et sans contraintes, car oui, cela existe. 

N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.

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